Pourquoi soutenir l’adhésion obligatoire ?
SUD éducation a signé l'accord ministériel pour la protection sociale complémentaire parce que pour la plus grande part des personnels c'est un progrès immédiat en termes de coût et de qualité de couverture. Le tableau comparatif du panier de soins obligatoire et les deux options possibles avec le panier de l’offre référence actuelle de la MGEN en fait la démonstration.
Autre argument, le mécanisme de solidarité entre les générations a été négocié et gagné. Il existe grâce à l’action syndicale et cela n'est possible qu'à la condition de l'obligation d’adhésion. S'opposer à ce mécanisme, c’est faire disparaître la solidarité entre travailleur·euses actifs·ves et retraité·es.
Des points Ă rediscuter rapidement
Bien entendu il reste des points à renégocier, car nous n’avons pas atteint le 100% sécu et les positions de nos ministères ainsi que de la MGEN doivent évoluer :
- la solidarité envers les enfants, les retraité·es, les contractuel·les et les petits salaires est exclusivement payée par les personnels. Les ministères de l’Éducation nationale, et de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’espace ne la financent pas et ce n’est pas admissible
- en excluant de la négociation le tarif de la cotisation enfant, les ministères de l’EN et de l’ESR ont offert un cadeau coûteux, aux frais des cotisant·es, à l’opérateur retenu : la MGEN, qui ne s’est pas gênée pour fixer un tarif hors de prix
- en fixant un plafond de revenus pour les cotisations, les deux ministères ont fait le choix politique de préserver les plus hauts salaires, qui contribuent proportionnellement moins au mécanisme de solidarité
- les plus bas salaires sont quasiment exclus du dispositif de protection sociale complémentaire, et ne peuvent donc pas profiter de la solidarité des cotisant·es
Le 100% sécu, ce sont des économies d’échelles importantes, puisque nous cesserons de financer généreusement (273 millions annuels) des intermédiaires chargés de la gestion de notre propre sécurité sociale (la MGEN). Nous cesserons aussi de nourrir doublement leurs marges financières : avec l’argent public, et celui des cotisant·es.
Gagner le 100% sécu, c’est une bataille collective que SUD éducation veut mener. Dans une société aussi libérale et individualiste que la nôtre, c'est évidemment très dur, mais nous pensons que si les travailleurs et travailleuses d’un pays ruiné, au sortir de la guerre, ont réussi à le faire, nous pouvons aussi mobiliser nos forces et retrouver cet esprit de solidarité pour y parvenir.

