marche unitaire contre les violences policières, le racisme systémique et pour les libertés publiques (14h pl. V. Hugo à GRENOBLE)

Quand

23 sep­tembre 2023 
14h00 – 17h00 

Place Victor Hugo à GRENOBLE
place Victor Hugo, GRENOBLE, 38000 

Type d’évènement

Tou·te dans la rue le 23 septembre !

Manifestation à Grenoble : 14h place Victor Hugo

Depuis des décen­nies, la police contrôle abu­si­ve­ment, prend en chasse et tue les habi­tants des quar­tiers popu­laires. À cha­cun de ses meurtres, la police livre une ver­sion men­son­gère, qui vise à jus­ti­fier leurs actes et à cri­mi­na­li­ser les vic­times. Le meurtre de Nahel à bout por­tant, et la vidéo qui a per­mis au monde entier d’y assis­ter, a court-​circuité la ver­sion men­son­gère de la police et a dévoilé de manière évi­dente leurs agis­se­ments, ce qui a sus­cité une vague de colère légi­time des quar­tiers popu­laires sur tout le ter­ri­toire. Ce meurtre a encore une fois mis en lumière le racisme sys­té­mique et les vio­lences poli­cières subies de manière quo­ti­dienne par les habitant·es de ces quar­tiers. Au lieu de réduire les inéga­li­tés sociales et les dis­cri­mi­na­tions bien pré­sentes sur ces ter­ri­toires, le gou­ver­ne­ment déploie un arse­nal sans fin qui vise à étouf­fer et répri­mer la jeu­nesse. Loin d’écouter la colère et les reven­di­ca­tions légi­times de cette jeu­nesse révol­tée, le gou­ver­ne­ment et son ministre de la jus­tice ont sou­haité des réponses “fermes, rapides et sys­té­ma­tiques” ame­nant à des com­pa­ru­tions immé­diates expé­di­tives ou à des pla­ce­ments en déten­tion pro­vi­soire des jeunes inno­cents qui n’ont été libé­rés qu’après plu­sieurs semaines de pri­son. Des familles se sont retrou­vées expul­sées de leurs loge­ments sociaux après la condam­na­tion d’un enfant. Aucune mesure sérieuse n’a été appor­tée pour répondre à ces colères légi­times. SUD édu­ca­tion dénonce les vio­lences et les crimes poli­ciers : ils sont l’instrument d’un sys­tème raciste aux relents colo­niaux qui main­tient les popu­la­tions non blanches et des quar­tiers popu­laires dans l’exploitation. Il faut en finir avec l’impunité de la police en modi­fiant la loi, en sup­pri­mant les contrôles au faciès, et en réfor­mant en pro­fon­deur la police, ses tech­niques d’intervention et son arme­ment.Pour SUD édu­ca­tion, ces colères sont légi­times et il est inac­cep­table de répondre par la répres­sion à la colère sociale.

La clause de nationalité pour accéder à la Fonction publique est discriminatoire

Les per­son­nels non-​titulaires qui enseignent dans l’Éducation natio­nale aujourd’hui subissent des inéga­li­tés de trai­te­ment inac­cep­tables. Ils et elles n’ont pas les mêmes droits et les mêmes condi­tions sala­riales que leurs col­lègues fonc­tion­naires alors qu’ils et elles exercent les mêmes missions.
La clause de natio­na­lité est une mesure dis­cri­mi­na­toire et xéno­phobe qui exclut les col­lègues non-​titulaires ori­gi­naires de pays extra-​communautaires du sta­tut de fonc­tion­naire. L’Éducation natio­nale les contraint à un « sous-​statut » à rai­son de leur origine.

SUD édu­ca­tion reven­dique la titu­la­ri­sa­tion immé­diate de tous les per­son­nels pré­caires sans condi­tion de concours ni de nationalité.

On fait le même métier, on doit avoir les mêmes droits, et le même statut !

D’après le rap­port 2022 de la CNCDH, « 1,2 mil­lion de per­sonnes seraient vic­times chaque année d’au moins une atteinte à carac­tère raciste, anti­sé­mite ou xéno­phobe (injures, menaces, vio­lences ou dis­cri­mi­na­tions), selon les esti­ma­tions (Enquête « Cadre de Vie et Sécurité » 2019) ». Le ministre de l’éducation natio­nale a choisi de faire sa pre­mière ren­trée en met­tant en avant l » isla­mo­pho­bie d’État, dans la conti­nuité des pré­cé­dents ministres. Gabriel Attal fait du bien-​être des élèves à l’é­cole un objec­tif prio­ri­taire, mais une de ses pre­mières notes de ser­vice pointe direc­te­ment du doigt les élèves musulman·es ou supposé·es musulman·es et pros­crit les « tenues de type abaya ou qamis », consi­dé­rant que ces vête­ments « manifeste[nt] osten­si­ble­ment en milieu sco­laire une appar­te­nance reli­gieuse ». Faire du port d’un cer­tain type de vête­ment une marque de pro­sé­ly­tisme est un dan­ge­reux dévoie­ment de la laï­cité et SUD édu­ca­tion dénonce cette note de ser­vice qui stig­ma­tise une par­tie de la popu­la­tion en rai­son de sa confes­sion réelle ou sup­po­sée. Plutôt que de lut­ter contre le har­cè­le­ment, le ministre de l’Éducation natio­nale se livre lui-​même à une chasse aux sor­cières et à un véri­table har­cè­le­ment des jeunes filles musul­manes, basé sur un contrôle au faciès sys­té­ma­tique et un pro­fi­lage racial qui peut mener à l’interdiction d’entrer dans l’établissement mais aussi à des mesures dis­ci­pli­naires. SUD édu­ca­tion condamne les sur­vi­vances de l’idéologie colo­niale, à la fois isla­mo­phobe et sexiste, qui entendent admi­nis­trer le corps des femmes : l’interdiction de cer­tains vête­ments à l’école aujourd’hui fait écho aux scènes de dévoi­le­ment dans l’Algérie colonisée.

Ce trai­te­ment colo­nial ne s’arrête pas qu’à la métro­pole. La situa­tion est très inquié­tante à Mayotte où les habitant·es voient les res­tric­tions d’eau se dur­cir : depuis le lundi 4 sep­tembre, les habitant·es de Mayotte n’ont accès à l’eau potable qu’un jour sur trois. Le manque d’eau pré­sente un risque sani­taire into­lé­rable. Pourtant, l’eau est un bien com­mun, les pou­voirs publics doivent garan­tir par­tout, y com­pris à Mayotte, les infra­struc­tures néces­saires à son par­tage et à son accès. Face aux épi­sodes de séche­resse, l’État conti­nue au contraire de sou­te­nir la construc­tion de “méga-​bassines » qui viennent pom­per les nappes phréa­tiques pour les besoins de l’a­gri­cul­ture inten­sive au détri­ment des habitant·es et de l’a­gri­cul­ture pay­sanne. Gérald Darmanin a carac­té­risé les manifestant·es contre l’installation de méga­bas­sines à Sainte-​Soline d’”écoterroristes” afin de décré­di­bi­li­ser et de cri­mi­na­li­ser les militant·es éco­lo­gistes. SUD édu­ca­tion appelle tous les per­son­nels de l’Éducation natio­nale et des uni­ver­si­tés à s’engager contre les pro­jets inutiles socia­le­ment et dévas­ta­teurs pour l’environnement.

SUD édu­ca­tion appelle à la marche du 23 sep­tembre sur tout le ter­ri­toire contre la répres­sion, la fin du racisme sys­té­mique, des vio­lences poli­cières et pour la jus­tice sociale climatique. 

Marchons toutes et tous ensemble le 23 septembre !

Manifestation à Grenoble : 14h place Victor Hugo