📎 DĂ©claration liminaire du CSA du lundi 18 mars 2024

Mesdames, Messieurs les membres du CSA-sD de l’Isùre,

Cette instance se tient au lendemain de la publication au Journal officiel des textes du prĂ©tendu “choc des savoirs" ; textes qui ont tous fait l’objet d’un avis dĂ©favorable voire d'un avis unanimement dĂ©favorable en Conseil supĂ©rieur de l'Ă©ducation. 

Mise en place du « choc des savoirs » sans écoute ni dialogue

Les personnels se sont massivement mobilisĂ©s pour exprimer leur refus de la rĂ©forme Choc des savoirs par des pĂ©titions, des motions, des rassemblements et des journĂ©es de grĂšve trĂšs bien suivies
 Pour imposer sa rĂ©forme dĂ©noncĂ©e par l'ensemble de la communautĂ© Ă©ducative, Gabriel Attal a choisi la stratĂ©gie de l’attente : il a laissĂ© passer les mois de janvier et de fĂ©vrier oĂč les moyens pour l’annĂ©e Ă  venir sont communiquĂ©s aux personnels et il a suspendu les discussions sur l’organisation concrĂšte de la rentrĂ©e Ă  la publication des textes de la rĂ©forme. NĂ©anmoins le rejet, par les personnels, des groupes de niveau est restĂ© intact. 

Puis Gabriel Attal a actĂ©, tout seul, de nouvelles dispositions pour favoriser le redoublement et externaliser le traitement de la difficultĂ© scolaire hors du temps scolaire avec les stages de rĂ©ussite. Nous rappelons ici que les Ă©lĂšves en difficultĂ© scolaire n’ont pas besoin de plus de temps d’école, ils ont besoin de temps en classe de meilleure qualitĂ©, oĂč les personnels ont le temps de s’occuper d’eux.

Mais les mesures punitives ne s’arrĂȘtent pas lĂ , puisque le texte sur l'expĂ©rimentation de la classe prĂ©paratoire Ă  la seconde est publiĂ© : ce dispositif est un instrument de tri social, visant Ă  dissuader les Ă©lĂšves de poursuivre leurs Ă©tudes aprĂšs la fin de la scolaritĂ© obligatoire. 

Enfin, sans Ă©couter les multiples avis qui dĂ©noncent cette rĂ©forme et en allant jusqu'Ă  court-circuiter sa ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal s’entĂȘte Ă  ordonner une rĂ©organisation du collĂšge : au mĂ©pris de toutes les disciplines qui y sont enseignĂ©es, il impose au collĂšge la politique des “savoirs fondamentaux”, dĂ©jĂ  dĂ©criĂ©e dans le premier degrĂ©. Les textes prĂ©voient l’organisation des enseignements de mathĂ©matiques et de français en groupes sur l’ensemble du volume horaire hebdomadaire. 

MĂȘme si le qualificatif de “niveau” a disparu, le contenu reste celui de “groupes de niveau” puisque le cadre imposĂ© est beaucoup trop rigide pour mettre en Ɠuvre des groupes de besoin. Les groupes de besoin sont des modalitĂ©s d’enseignement ponctuelles en effectifs rĂ©duits. Or les textes imposent que les Ă©lĂšves soient rĂ©unis en groupe sur au moins 26 semaines sur les 36 semaines de l’annĂ©e scolaire et les moyens ne sont pas suffisants pour faire des groupes Ă  effectifs rĂ©duits. 

Les personnels refusent cette rĂ©forme qui fragilise les Ă©lĂšves en cassant les groupes-classes et qui va dĂ©grader les conditions de travail des personnels : ne plus suivre tous les Ă©lĂšves d’une classe est inacceptable pour les collĂšgues de français et de mathĂ©matiques, tout comme ne plus enseigner aux mĂȘmes Ă©lĂšves en cours d’annĂ©e. Gabriel Attal ne comprend dĂ©cidĂ©ment rien Ă  l’enseignement. 

Le déploiement du choc des savoirs dans les collÚges de IsÚre

En ce qui concerne l’IsĂšre, le choc des savoirs est surtout la fin des marges d’autonomie des Ă©tablissements et notamment pour les langues, les sciences, l’histoire-gĂ©ographie, la technologie bref toute discipline autre que les lettres modernes et les mathĂ©matiques.

En effet, mis à part ces deux disciplines (lettres et maths), ce sont 46 postes proposés à la suppression et 24 collÚgues qui doivent subir une mesure de carte scolaire pour la rentrée 2024.

Sur 97 collĂšges que compte le territoire de l’IsĂšre, c’est plus d’une Ă©quipe sur deux qui est affectĂ©e par la perte d’un poste et une Ă©quipe sur 4 dont un-e collegue doit subir un dĂ©racinement brutal.

Les LVE sont particuliĂšrement impactĂ©es : 13 postes en moins soit presque 30 % concerne des langues vivantes mais nous observons la poursuite de la suppression de l’enseignement de la technologie en 6e.

En rĂ©alitĂ©, cette disparition des marges c’est une sorte de choc des savoirs non-fondamentaux que le gouvernement assĂšne Ă  l’Ecole publique.

Non l’offre de formation de l’annĂ©e scolaire en cours n’est pas maintenue l’annĂ©e prochaine dans la moitiĂ© des Ă©tablissements.

Non les Ă©lĂšves ne seront pas traitĂ©s Ă©quitablement au sein d’un Ă©tablissement puisque les 3 heures de marges par division des classes de 4e et de 3e notamment, classes qui ne sont pas touchĂ©es par le choc des savoirs a priori, devront ĂȘtre flĂ©chĂ©es sur les groupes de niveau des 6e et 5e.

Pour SUD Ă©ducation, l’heure est Ă  la mobilisation, nous appelons tous nos collĂšgues Ă  se mettre en grĂšve demain mardi 19 mars et Ă  construire la suite.