Mesdames, Messieurs les membres du CSA-sD de lâIsĂšre,
Cette instance se tient au lendemain de la publication au Journal officiel des textes du prĂ©tendu âchoc des savoirs" ; textes qui ont tous fait lâobjet dâun avis dĂ©favorable voire d'un avis unanimement dĂ©favorable en Conseil supĂ©rieur de l'Ă©ducation.Â
Mise en place du « choc des savoirs » sans écoute ni dialogue
Les personnels se sont massivement mobilisĂ©s pour exprimer leur refus de la rĂ©forme Choc des savoirs par des pĂ©titions, des motions, des rassemblements et des journĂ©es de grĂšve trĂšs bien suivies⊠Pour imposer sa rĂ©forme dĂ©noncĂ©e par l'ensemble de la communautĂ© Ă©ducative, Gabriel Attal a choisi la stratĂ©gie de lâattente : il a laissĂ© passer les mois de janvier et de fĂ©vrier oĂč les moyens pour lâannĂ©e Ă venir sont communiquĂ©s aux personnels et il a suspendu les discussions sur lâorganisation concrĂšte de la rentrĂ©e Ă la publication des textes de la rĂ©forme. NĂ©anmoins le rejet, par les personnels, des groupes de niveau est restĂ© intact.Â
Puis Gabriel Attal a actĂ©, tout seul, de nouvelles dispositions pour favoriser le redoublement et externaliser le traitement de la difficultĂ© scolaire hors du temps scolaire avec les stages de rĂ©ussite. Nous rappelons ici que les Ă©lĂšves en difficultĂ© scolaire nâont pas besoin de plus de temps dâĂ©cole, ils ont besoin de temps en classe de meilleure qualitĂ©, oĂč les personnels ont le temps de sâoccuper dâeux.
Mais les mesures punitives ne sâarrĂȘtent pas lĂ , puisque le texte sur l'expĂ©rimentation de la classe prĂ©paratoire Ă la seconde est publiĂ© : ce dispositif est un instrument de tri social, visant Ă dissuader les Ă©lĂšves de poursuivre leurs Ă©tudes aprĂšs la fin de la scolaritĂ© obligatoire.Â
Enfin, sans Ă©couter les multiples avis qui dĂ©noncent cette rĂ©forme et en allant jusqu'Ă court-circuiter sa ministre de l'Ăducation nationale, Gabriel Attal sâentĂȘte Ă ordonner une rĂ©organisation du collĂšge : au mĂ©pris de toutes les disciplines qui y sont enseignĂ©es, il impose au collĂšge la politique des âsavoirs fondamentauxâ, dĂ©jĂ dĂ©criĂ©e dans le premier degrĂ©. Les textes prĂ©voient lâorganisation des enseignements de mathĂ©matiques et de français en groupes sur lâensemble du volume horaire hebdomadaire.Â
MĂȘme si le qualificatif de âniveauâ a disparu, le contenu reste celui de âgroupes de niveauâ puisque le cadre imposĂ© est beaucoup trop rigide pour mettre en Ćuvre des groupes de besoin. Les groupes de besoin sont des modalitĂ©s dâenseignement ponctuelles en effectifs rĂ©duits. Or les textes imposent que les Ă©lĂšves soient rĂ©unis en groupe sur au moins 26 semaines sur les 36 semaines de lâannĂ©e scolaire et les moyens ne sont pas suffisants pour faire des groupes Ă effectifs rĂ©duits.Â
Les personnels refusent cette rĂ©forme qui fragilise les Ă©lĂšves en cassant les groupes-classes et qui va dĂ©grader les conditions de travail des personnels : ne plus suivre tous les Ă©lĂšves dâune classe est inacceptable pour les collĂšgues de français et de mathĂ©matiques, tout comme ne plus enseigner aux mĂȘmes Ă©lĂšves en cours dâannĂ©e. Gabriel Attal ne comprend dĂ©cidĂ©ment rien Ă lâenseignement.Â
Le déploiement du choc des savoirs dans les collÚges de IsÚre
En ce qui concerne lâIsĂšre, le choc des savoirs est surtout la fin des marges dâautonomie des Ă©tablissements et notamment pour les langues, les sciences, lâhistoire-gĂ©ographie, la technologie bref toute discipline autre que les lettres modernes et les mathĂ©matiques.
En effet, mis à part ces deux disciplines (lettres et maths), ce sont 46 postes proposés à la suppression et 24 collÚgues qui doivent subir une mesure de carte scolaire pour la rentrée 2024.
Sur 97 collĂšges que compte le territoire de lâIsĂšre, câest plus dâune Ă©quipe sur deux qui est affectĂ©e par la perte dâun poste et une Ă©quipe sur 4 dont un-e collegue doit subir un dĂ©racinement brutal.
Les LVE sont particuliĂšrement impactĂ©es : 13 postes en moins soit presque 30 % concerne des langues vivantes mais nous observons la poursuite de la suppression de lâenseignement de la technologie en 6e.
En rĂ©alitĂ©, cette disparition des marges câest une sorte de choc des savoirs non-fondamentaux que le gouvernement assĂšne Ă lâEcole publique.
Non lâoffre de formation de lâannĂ©e scolaire en cours nâest pas maintenue lâannĂ©e prochaine dans la moitiĂ© des Ă©tablissements.
Non les Ă©lĂšves ne seront pas traitĂ©s Ă©quitablement au sein dâun Ă©tablissement puisque les 3 heures de marges par division des classes de 4e et de 3e notamment, classes qui ne sont pas touchĂ©es par le choc des savoirs a priori, devront ĂȘtre flĂ©chĂ©es sur les groupes de niveau des 6e et 5e.
Pour SUD Ă©ducation, lâheure est Ă la mobilisation, nous appelons tous nos collĂšgues Ă se mettre en grĂšve demain mardi 19Â mars et Ă construire la suite.