📎 DĂ©claration CDEN 6 fĂ©vrier 2024

Contre une Ă©cole de l’obĂ©issance et du tri social

La volonté réaffirmée par le premier ministre, lors de son discours de politique générale, d'une généralisation du Service National Universel (SNU) à la rentrée 2026, manifeste la poursuite d'une mise au pas de la jeunesse, continue et amplifie la dangereuse intrusion de l'armée dans l'école et  pierre angulaire du souhait de "réarmement" que ne cesse de marteler le gouvernement.

Dans l’Éducation nationale, Gabriel Attal ne sera restĂ© qu'un semestre au ministĂšre de l'Éducation nationale. NĂ©anmoins il a, lui aussi, repris les propositions de l’extrĂȘme droite : interdiction des abayas, uniforme, groupes de niveau, discours sur l’autoritĂ© SNU, attaques contre la libertĂ© pĂ©dagogique
 AmĂ©lie OudĂ©a-CastĂ©ra, la nouvelle ministre, s'est d'ores et dĂ©jĂ  illustrĂ©e par son dĂ©nigrement de l'Ă©cole publique et son apologie de l'enseignement privĂ© rĂ©actionnaire, notamment Ă  Stanislas.

SUD Ă©ducation exige la dĂ©mission de la ministre qui ne peut plus ĂȘtre une interlocutrice au vu de son positionnement contre le service public d’éducation et de son appartenance Ă  une bourgeoisie mĂ©prisante. 

SUD Ă©ducation rĂ©affirme sa revendication de nationalisation des Ă©coles privĂ©es Ă  96% catholiques et le transfert des personnels dans l’école publique.

Ce changement de ministre ne laisse prĂ©sager aucun changement de politique et les annonces passĂ©istes du “choc des savoirs” impactent fortement la prĂ©paration de la rentrĂ©e scolaire prochaine. ImposĂ©e dans la prĂ©cipitation, sans moyens ni concertation, cette nouvelle rĂ©forme est surtout violemment inĂ©galitaire pour les Ă©lĂšves.

SUD Ă©ducation continue d’informer les personnels des rĂ©gressions radicales qu’engendrent les rĂ©formes actuelles :

  • la casse de l’enseignement professionnel sous statut scolaire dans les LP,

  • les attaques contre la libertĂ© pĂ©dagogique avec la gĂ©nĂ©ralisation des Ă©valuations nationales du CP Ă  la 3eme et la labellisation des manuels,

  • la sĂ©grĂ©gation renforcĂ©e dĂšs la sixiĂšme avec les groupes de niveaux ( groupes de niveaux au sein desquels on sait que les Ă©lĂšves les plus fragiles ne pourront pas progresser tant l’écart entre les groupes se creusera rapidement) puis Ă  l’entrĂ©e du lycĂ©e.

  • et la casse de la formation continue.

SUD Ă©ducation s’oppose Ă  l’instauration des groupes de niveau en collĂšge qui ne feront qu’amplifier les Ă©carts de niveau. Ils renforceront en particulier les inĂ©galitĂ©s sociales, d’autant plus que leur mise en place se fait dans les acadĂ©mies au dĂ©triment des moyens accordĂ©s Ă  l’éducation prioritaire en collĂšge. SUD Ă©ducation revendique au contraire une politique d’éducation prioritaire ambitieuse, qui rĂ©intĂšgre notamment les lycĂ©es qui en sont exclus depuis 2015. La mise en place des groupes de niveaux et l'injonction des mĂ©thodes d'apprentissage en Ă©lĂ©mentaire amplifieront les inĂ©galitĂ©s et les discriminations envers les Ă©lĂšves handicapé·es et ceux les plus en difficultĂ©. C’est une rĂ©forme Ă  la fois violente, classiste et validiste.

Le service public d’éducation a pourtant besoin de moyens importants pour faire face aux enjeux de la sociĂ©tĂ© actuelle.

L’acte 2 de l’école inclusive rencontre l’opposition des personnels : le manque chronique de moyens gĂ©nĂšre une souffrance qui incite certain·es collĂšgues Ă  envisager la scolarisation des enfants en situation de handicap comme une dĂ©gradation supplĂ©mentaire de leurs conditions de travail. De mĂȘme, les conditions actuelles d’inclusion gĂ©nĂšrent de la souffrance pour les Ă©lĂšves qui ne sont pas accompagnĂ©â‹…es Ă  la hauteur de leurs besoins et ne bĂ©nĂ©ficient pas des adaptations nĂ©cessaires.

SUD Ă©ducation appelle les personnels Ă  poursuivre et intensifier les mobilisations contre ce projet d’école de l’obĂ©issance et du tri social.